31/12/2008

Col du Mont Noir (par Saint Pierre)

Département : Isère (38)
Massif : Vercors
Altitudes (départ-sommet) : 204m - 1431m
Longueur : 18,5Km
Dénivelé + : 1245m
Pente moyenne : 6,7%
Difficulté : 4/5

(Par Ludo, sortie effectuée le 16 juin 2007)
Notre première véritable ascension cycliste dans le massif des Coulmes ne fut pas la plus simple. En effet, nous sommes montés jusqu'au col du Mont Noir (1431m), la route la plus élevée de cette partie du Vercors. Parmi les multiples accès au col, nous avons choisi de grimper par le côté le plus proche de Saint Marcellin. Cette face Sud Ouest passe tout d'abord par le village de Saint Pierre de Chérennes, arrive sur le plateau par le hameau du Faz et traverse la forêt des Coulmes jusqu'au sommet.

C'est une ascension à prendre au sérieux : avec ses 1245m de dénivelé à grimper en 18,5Km, sa difficulté rivalise avec celle d'autres cols alpins qui arrivent plus haut en altitude. La montée démarre au croisement de la route D1532 reliant Grenoble à Valence avec la route D31 qui monte en direction de Presles et Saint Pierre de Chérennes.
La route s'élève assez fortement dès le début, en longeant d'abord l'Isère visible en contrebas puis en bifurquant vers le Sud Est à travers des champs de noyers. Au bout de 2,5Km on arrive au paisible village de Saint Pierre de Chérennes, situé à flanc de montagne.

Les choses sérieuses commencent maintenant ! La pente va atteindre 8% de moyenne pendant les 8 prochains kilomètres. C'est heureusement une route agréable, avec des paysages très verts et de nombreux lacets à franchir. Je roule à mon allure et attendrai Lolo au prochain croisement.

Un des nombreux lacets de la montée

4 Km environ après le village, un carrefour permet de rejoindre Presles par une route secondaire via le hameau des Guinardières et le col de la Croix Bernard. Mais aujourd'hui nous continuerons sur le chemin principal (direction Presles via le Faz).
La partie après le croisement est la plus pentue de toute l'ascension, avec des passages voisinant les 9-10% entre les lacets. Il ne faut surtout pas trop forcer et garder une allure modérée, car le sommet est encore loin ! Une belle vue se dessine sur la plaine de Romans et le Royans. Des parapentistes sont garés le loin de la route car il y a un lieu de décollage à proximité. Je me fais doubler par deux cyclistes plus entrainés, qui me donnent au passage des nouvelles de Lolo. A son habitude, elle avance tranquillement, mais sûrement !

Lolo arrive au Plan du Faz

La route arrive sur un plateau appelé le Plan du Faz (1012m). C'est l'occasion de faire une pause après ces 10,5Km plutôt difficiles. Nous descendons légèrement et entrons dans le petit hameau du Faz. On ne peut faire plus tranquille que cette bourgade de quelques habitations, située à l'orée de la grande forêt des Coulmes.
Nous quittons la direction de Presles pour suivre celle de Malleval. A partir de maintenant, la route va traverser la forêt jusqu'au sommet du col. Composée de feuillus et de conifères, elle s'étend à perte de vue jusqu'aux falaises de Presles visibles au loin. L'ascension est moins pentue que précédemment mais reste assez difficile. D'autant plus que la fatigue entre maintenant en jeu. Toutefois, le revêtement est (encore) de bonne qualité et la température fraiche rend agréable la montée.
Depuis Saint Pierre, nous croisons très peu de voitures, et c'est encore plus le cas dans la forêt. Un vrai bonheur !

Traversée de la forêt des Coulmes

Au Km 15,7, nous arrivons au carrefour de Patente (1287m). D'ici, on peut rejoindre la vallée en descendant à Malleval puis à Cognin via les spectaculaires gorges du Nan. En attendant, nous devons monter jusqu'au sommet du col ! Pour cela, nous empruntons l'étroite route forestière du Mont Noir. Le revêtement devient tout de suite assez défoncé et plein de gravillons, car ce n'est pas une voie très fréquentée.
La fin de l'ascension est difficile pour tous les deux, car nous manquons d'entrainement en montagne. La mauvaise qualité de la route n'arrange pas les choses !
Nous passons devant un embranchement appelé la "patte d'oie", où débute une autre route forestière. Moins d'un kilomètre après, un ultime virage et c'est le sommet ! Il est matérialisé par un panneau d'information qui nous apprend que cette forêt était régulièrement brûlée au moyen âge pour chasser les loups. D'où le nom de "Mont Noir".

Ludo au col du Mont Noir

Fatigués et contents d'être montés jusqu'ici malgré notre manque d'entrainement, nous immortalisons ce moment. Ce premier rendez vous avec le massif des Coulmes fut difficile, mais prometteur !

Variante : il est possible de débuter cette ascension en partant d'Izeron. De là, suivre la petite route qui mène à Saint Pierre de Chérennes. C'est un peu plus long mais moins pentu, avec une magnifique vue sur les flancs du Vercors.

Parcours et profil (créés par VisuGPX sur Skitour.fr) :

15/12/2008

Le massif des Coulmes

Département : Isère (38)
Massif : Vercors
Altitudes (min-max) : 200m-1475m

Cet article présente le lieu de prédilection pour nos sorties depuis juin 2007, date de notre arrivée à Saint-Marcellin : le massif des Coulmes.

Les Coulmes sont un petit territoire situé au Nord Ouest du massif du Vercors. Cet îlot de montagne peu connu et très sauvage est un vrai paradis pour les amateurs de nature et les sportifs.
Le massif est délimité par le canyon des Ecouges au Nord, les gorges de la Bourne au Sud, la vallée de l'Isère à l'Ouest et les Quatre montagnes à l'Est.
Le pied des Coulmes n'est situé qu'à 6Km à l'Est de Saint-Marcellin. Nous avons donc souvent l'occasion d'explorer les lieux.

Vue générale du massif

Comparée au reste du Vercors, l'altitude des Coulmes est assez modeste : le point culminant s'élève à 1475m (le Mont Noir). Toutefois, le massif démarre dans la plaine à 200m, ce qui fait une dénivellation importante. Le relief est escarpé, découpé par des falaises calcaires impressionnantes caractéristiques du Vercors. Parmi elles, les fameuses falaises de Presles, un lieu d'escalade connu dans toute l'Europe.

On ne trouve pas beaucoup d'endroits habités dans la partie haute du massif. Trois petits villages (Malleval, Presles et Rencurel), quelques hameaux et fermes isolés, et c'est tout. Le reste est couvert d'une vaste et épaisse forêt : la forêt des Coulmes. Belle, sauvage et mystérieuse, c'est un endroit où il fait bon s'y promener en toutes saisons. Malgré de bons balisages, on a vite fait de s'y égarer. Une carte et une boussole sont donc fortement conseillées. Elle fut autrefois habitée par des paysans et des bucherons. Aujourd'hui, seules des ruines témoignent de cette occupation du passé. Quelques clairières sont encore utilisées pour l'élevage, comme le pré Gontier, visible depuis Saint-Marcellin.

Saint-Marcellin et les Coulmes

Pour le cycliste amateur de montagne, les Coulmes offrent des routes peu fréquentées, souvent raides et escarpées. Certaines sont carrément creusées à flanc de falaise, comme la route des Ecouges ou celle des gorges du Nan. Émotion garantie !
Le col du Mont Noir (1431m) est le point le plus élevé. On peut y accéder de multiples façons, et c'est à chaque fois une ascension difficile. On trouve aussi le col de Pra-l'Etang (1267m), le col de Romeyère (1069m) et la Croix Bernard (944m).

Les gorges du Nan

Pour le randonneur, des kilomètres de sentiers balisés parcourent tout le massif. Une extension de la Grande Traversée du Vercors (GTV), appelée le Tour des Coulmes, permet de faire le tour du massif en 2-3 jours. Des gîtes d'étapes et des refuges sont présents pour passer la nuit.
Les cours d'eau sont rares mais très vivants. Le canyon des Ecouges, avec ses nombreuses cascades, est réputé pour le caynoning.
L'hiver, les Coulmes sont pratiquables en raquettes ou en ski de fond (50Km de pistes). On peut même faire un peu de ski alpin au Col de Romeyère. Le tout sans l'ambiance "usines à ski" qu'on trouve dans d'autres coins des Alpes.

Forêt des Coulmes en automne

Voici donc un endroit sauvage et préservé, que nous vous ferons découvrir plus en détail dans les prochains articles !

02/12/2008

Sentier de l'Imbut

Département : Var (83)
Massif : Verdon
Altitudes (min-max) : 562m-878m
Longueur : 7Km (environ)
Dénivelé (positif-négatif) : 400m-400m (environ)
Difficulté : 3/5

Cette randonnée comporte des passages délicats et exposés. Elle est déconseillée par temps de pluie ou de brouillard ainsi qu'aux personnes pas assez expérimentées.

(Sortie effectuée le 21 avril 2007)
Situées à la frontière du Var et des Alpes de Haute Provence, les gorges du Verdon sont un lieu de toute beauté. Certes, leurs dimensions ne sont pas comparables à celles de leur cousin américain, le Grand Canyon du Colorado (Arizona). Mais leur longueur et leur profondeur sont tout de même impressionnantes, et offrent un terrain de jeu conséquent aux sportifs amateurs de nature.

Plage au fond du canyon

Peu de sentiers permettent de descendre dans le canyon. Le plus connu et le plus long d'entre eux est le sentier Martel, arpenté par des dizaines de randonneurs par jour à la belle saison. Pour notre première véritable randonnée dans les gorges, nous avons choisi le sentier de l'Imbut. Ce parcours est peut être le plus joli de tous. C'est en tout cas le plus technique et le plus sauvage. Il s'adresse donc à des randonneurs assez expérimentés, car certains passages exposés demandent de l'assurance. Toutefois, il n'est pas très long et à part le final, très raide, le dénivelé n'est pas énorme.

Pour y accéder, prendre la route
D71 (sinueuse à souhait !) reliant Aiguines à Comps sur Artuby, sur la rive gauche du canyon. Se garer au parking à proximité de l'hôtel du Grand Canyon, situé sur la falaise des Cavaliers. Le départ du sentier se trouve 100m en amont, marqué par un panneau en bois rappelant les règles de sécurité. L'idéal est de faire la rando le matin pour profiter du soleil qui éclaire alors les gorges.
Nous l'avons commencé à 9H30, un beau samedi de printemps. Voiture bien fermée (ne rien laisser en évidence), chaussures de marche bien attachées, et c'est parti !

Dès le début, la descente est raide. Et oui, pour une fois ça commence par descendre, canyon oblige ! On suit dans un premier temps le GR (balisage rouge et blanc). Le sentier, en forêt, est très caillouteux. On descend des grosses marches naturelles, parfois aidés de mains courantes et d'échelles métalliques. Si on regarde bien où on marche sans foncer, tout va bien.
Quand la descente s'adoucit, on commence à apercevoir le Verdon, avec sa couleur verte qui lui a donné son nom. Il sera à notre droite jusqu'à la montée, et il ne faudra jamais le traverser. Et pourtant c'est tentant quand on arrive à la passerelle de l'Estellié. Cet ouvrage, moderne et flambant neuf en 2007, permet de rejoindre le sentier Martel. Nous l'empruntons juste pour la photo et pour la vue impressionnante sur le fleuve.

La passerelle de l'Estellié

A partir de maintenant, le balisage est jaune, car nous avons laissé le GR à la passerelle. Nous marchons tout près du fleuve, passant dans des sous bois et sur des plages de galets. Une énorme grotte à un étage borde le chemin. On peut la visiter en grimpant sur une planche en bois. Cela vaut le détour car il est rare de trouver une grotte aussi spacieuse.

Une grotte impressionnante

La suite du sentier devient plus difficile, car il suit le bord du fleuve tout en montant, le tout sur des rochers glissants. Heureusement, plusieurs passages câblés permettent de progresser plus facilement. Nous passons devant un genévrier de 3000 ans appelé le "Vieux Cade". La vue ici est magnifique. Après une grande plage de galets où nous faisons une pause, arrive le célèbre passage du Styx : nous sommes à 15-20m au dessus du fleuve, qui défile lentement et mystérieusement dans un défilé de roches calcaires. Impressionnant ! Une corde partant de la falaise d'en face descend jusqu'au fleuve. Peut être pour des descentes en rappel ? Les gorges sont aussi un lieu réputé pour l'escalade.

Le Styx

Dans le sentier de l'Imbut, il y a une curiosité à chaque étape et on s'en met à chaque fois plein les yeux. Après le Styx vient le Maugué : un passage étroit et glissant où les gorges ne font qu'une dizaine de mètres de large. Il se termine en apothéose par le franchissement d'une corniche creusée dans la falaise.
Nous sommes à 20m au dessus de l'eau, sur un chemin de 70cm de large ! Une chute ici serait fatale, donc ne pas oublier de se tenir au cable. Une plaque rappelle d'ailleurs qu'un randonneur est mort à cet endroit.

La corniche du Maugué

Après ces sensations fortes, deux choix s'offrent à nous : remonter ou continuer encore un peu à suivre le fleuve. Cette dernière solution permet d'atteindre une petite plage appelée le Baou Bénit, qui marque la fin définitive du sentier. Il parait que l'endroit vaut le coup de s'y attarder.
Pour cela, il faut d'abord passer par le chaos de l'Imbut, un franchissement délicat de rochers entourés de crevasses. Des marques blanches permettent de choisir le bon chemin mais ce n'est pas un passage sécurisé : faire preuve de prudence et ne pas y aller si on ne se sent pas. Nous hésitons un peu à l'emprunter, mais c'est le ciel qui décidera à notre place. En effet, des nuages menaçants commencent à arriver et nous préférons faire demi-tour, d'autant plus que la montée s'annonce difficile.

Pour quitter le canyon et rejoindre la route 350m au dessus, il faut monter par le sentier Vidal. C'est une voie ouverte au début du XXème siècle durant les travaux d'aménagement du fleuve. Physiquement, c'est la partie la plus difficile de la randonnée. Techniquement, ce n'est pas simple non plus : imaginez un escalier en colimaçon avec des marches de 50cm creusées dans la falaise. A gauche, le vide. Là encore, danger. Le sentier Vidal est d'ailleurs interdit dans le sens de la descente, seuls les secours sont aménés à l'emprunter de cette manière.

Un gros groupe de randonneurs monte devant nous. Ils profitent d'un passage plus large pour nous laisser passer, et on s'aperçoit qu'un chien de type Labrador les accompagne. Drôle d'endroit pour emmener un animal ...
Après 40 minutes d'une ascension éprouvante et vertigineuse, le sentier Vidal se termine d'abord par le franchissement d'un gros rocher à l'aide d'un câble, à la limite de l'escalade. Une échelle verticale et métallique cloture le tout. Question : comment le Labrador va-t-il monter à l'échelle ??

Fin du sentier Vidal

Sortis du canyon, la vue devient tout de suite plus dégagée. Il est midi, nous mangeons en vitesse notre pique nique et rejoignons la route pour revenir à la voiture, car c'est sûr maintenant, un orage arrive. On pourrait également revenir par la forêt via le GR99. Cette alternative évite la circulation et la grosse chaleur en été. Par contre, on ne profite pas de la belle vue sur les gorges. On se rend bien compte du chemin effectué quand on regarde le fleuve, tout petit en contrebas.
La fin de la randonnée (4Km de route) fut bien moins agréable que le début, car l'orage nous a rattrapé. Trempés et peu rassurés par les coups de tonnerre qui résonnent dans le canyon, on décide de faire du stop. Pas de bol, on croise aucune voiture pendant 1/4 d'heure. C'est finalement un couple d'hollandais en 2 CV (!) qui nous ramènera aimablement à notre véhicule.

Le sentier de l'Imbut vu de la route

A part ce caprice de la météo, ce fut vraiment une superbe sortie : des paysages magnifiques et très variés, des passages épiques et ludiques, et une bonne dose d'efforts. Une rando à faire et à refaire !

Parcours et profil (altitudes approximatives) :